Rechercher dans ce blog

jeudi 21 juillet 2011

Défense : les militaires du futur


20/07/2011
Prospective
Confrontées à de profondes restructurations, les armées poursuivent leur mutation pour tenir compte des objectifs du livre blanc. Acteurs publics imagine, après Bercy et la Culture, ce que sera la politique de défense d'ici vingt ans.

Par Xavier Sidaner
> Près de 55 000 postes en moins
Le ministère de la Défense est engagé dans un vaste mouvement de transformation du format de ses armées, marqué par la création de 60 bases de défense, sur fond de déflation dans ses rangs. D’ici 2015, le ministère devrait ramener ses effectifs à 240 000, soit une coupe claire de 54 900 postes, dont 48 000 dans les trois armées. Proportionnellement, l’armée de terre paye le plus lourd tribut, avec 24 000 hommes en moins, dont deux tiers de militaires et un tiers de civils, les deux autres armées se partageant l’autre moitié. Pour mener à bien cette opération, le ministère s’est doté d’un référentiel commun répertoriant poste par poste l’ensemble des 280 000 agents, et qui sert de base de dialogue aux différentes unités sur le terrain. Celles-ci font, à partir de là, remonter leurs propositions à l’état-major, qui en bout de course transmet la synthèse au ministre, lequel tranche. “Il va falloir faire un effort dans chaque chaîne de commandement”, rapporte le général Bertrand Houitte de La Chesnais, chargé de piloter cette transformation à l’état-major des armées.
> Vers de nouvelles externalisations
Sans être opposé sur le principe aux externalisations de certaines de ses activités, le ministère de la Défense assure ne pas disposer d’objectif chiffré en la matière à l’horizon d’une dizaine d’années. Preuve de cette approche prudente, le ministre Gérard Longuet soulignait fin mai que “l’externalisation n’est pas à exclure, mais […] elle n’est pas facile”, avant de rappeler que “la réforme des armées engagée en 2007 repose plutôt sur la rationalisation des missions de soutien que sur leur externalisation”. Le recours au privé ne viendra effectivement que dans une seconde étape, une fois que le plan de restructuration des armées sera mené à son terme – si tout se passe bien, en 2015 –, même si d’ores et déjà, certaines activités comme le gardiennage, l’entretien des véhicules ou la formation des pilotes d'hélicoptères, grâce à l'achat d'heures de vols sont en partie assurées par des prestataires privés. Environ 16 000 emplois, dont 8 000 dans la restauration, l’hôtellerie et les loisirs, pourraient être concernés. Les discussions entre le ministère et des groupes privés sont aussi bien entamées en matière d’habillement.
> Une armée franco-britannique
L’effort militaire de la France en Libye est loin d’être anodin tant sur le plan humain que financier, et pourrait jouer un rôle d’accélérateur vers un modèle de défense commune à l’échelle de l’Europe, ou tout au moins dans le cadre d’accords de coopération bilatéraux. Paris et Londres ont ainsi donné en novembre 2010 le coup d’envoi d’un partenariat “historique” en matière de défense. L’accord franco-britannique prévoit la création d’un laboratoire d’essais nucléaires et d’une force militaire communs. En se coordonnant étroitement, les deux pays entendent préserver leurs capacités militaires et une base industrielle et technologique dans ce domaine.
17 000. C’est le nombre de recrues supplémentaires que le ministère de la Défense espère faire entrer chaque année dans ses rangs. Alors que ces agents, titulaires d’un contrat court de cinq ans, quittent l’armée pour les deux tiers d’entre eux au terme de celui-ci, le ministère s’est engagé pour les retenir dans une politique de fidélisation, en mettant l’accent sur la formation.

Aucun commentaire: